De l'art dans le hall

Photo © Nicolas Waltefaugle
DE L’ART DANS LE HALL
Chaque mois des œuvres issues du Frac Franche-Comté sont exposées au CDN. Elles font écho aux intentions dramaturgiques des spectacles présentés sur scène et permettent aux espaces d’accueil du théâtre d’être des espaces de transition entre l’extérieur (non fictionnel) et l’espace de représentation qu’est le plateau, créant ainsi un sas qui dès l’entrée sollicite l’imaginaire.
Comment le projet « L'Art dans le hall » est-il né ?
Renaud Serraz, secrétaire général du CDN Besançon - Franche-Comté : Le CDN et le Frac sont voisins. Il est donc tout naturel de créer des opérations croisées permettant une circulation des publics et des œuvres.
Sylvie Zavatta, directrice du Frac : Nous avions évoqué il y a longtemps avec Célie Pauthe l’idée de travailler ensemble dans la mesure où le projet artistique du Frac autour de la question du temps possède une dimension transdisciplinaire. Avec l’arrivée de Renaud au CDN, les choses se sont accélérées et nous avons opté dans un premier temps pour la présentation d’œuvres de la collection du Frac dans les espaces du CDN avec un renouvellement chaque mois.
Au sein de la vaste collection du Frac, comment avez-vous opéré une sélection ?
RS : La sélection s’est faite en regard des œuvres dramatiques représentées : Titres, sujets, esthétiques…sont autant de critères qui permettent de créer des échos, des dialogues, (clin d’œil parfois ?) Les liens peuvent être induits ou fortuits. Les accrochages mensuels sont pensés en fonction d’un spectacle donné mais comme plusieurs spectacles peuvent être présentés dans le même mois, il ne faut pas absolument chercher à voir le lien.
SZ : Renaud a pris le temps de consulter la collection sur notre site Internet. De mon côté, j’ai pris connaissance de la programmation du CDN. Il ne s’agissait pas d’illustrer cette programmation avec les œuvres mais plutôt de créer des résonnances et des échappées. Il nous a semblé intéressant de présenter aussi des œuvres relevant de différents médiums et d’artistes d’origine différente : une peinture de Sylvie Fanchon qui vit à Paris, une autre de l’artiste bisontin Hugo Schüwer-Boss, une photographie de l’anglais John Hilliard, un vidéo de l’artiste équatorienne Estefania Peniafel L…, et un film de l’artiste américaine, Catherine Sullivan.
Chaque mois, des vidéos sont projetées dans le hall en dialogue avec les œuvres accrochées dans le foyer. Comment avez-vous construit ce double regard ?
RS : Les vidéos ont en commun avec les représentations théâtrales de s’inscrire dans une durée. Elles conduisent un récit qui peut parfois permettre d’entrer en résonnance avec celui du plateau. L’espace de la cave est un endroit privilégié pour regarder une vidéo avant ou après un spectacle.
SZ : Le premier film est une une vidéo d’Estefania Penafiel Loaiza d’à peine 19 minutes qui est présentée dans la vitrine du CDN et qui est visible de l’extérieur. On y voit la main de l’artiste faire apparaitre progressivement un texte d’Henri Michaux sur l’étroitesse du monde. Cette vidéo met l’accent sur le texte, sur les mots au même titre que la peinture de Sylvie Fanchon présentée au même moment dans le foyer. Mais les mots sont absents dans la peinture de Sylvie Fanchon. Ils sont en effet suggérés seulement par des phylactères, empruntés à la BD, qu’il nous incombe à nous, spectateur, de remplir mentalement.
Le second film est une œuvre de Catherine Sullivan qui s'est d'abord intéressée dans les années 1990 à l'histoire du théâtre et de la performance avant d'explorer le domaine des arts plastiques et notamment celui de la vidéo. Il s’agit d’un film 16mm incorporant des passages en vidéo HD. Il dure 97 minutes environ et sera présenté en grand format dans la cave du CDN. Le point de départ de ce film est le livre célèbre aux Etats-Unis du musicien Georges Lewis, A Power Stronger Than Itself, the AACM ans American Experimental Musicqui a fait l’objet d’un opéra, pour lequel Catherine Sullivan a été invité à faire la scénographie. Il s’agit d’une sorte de chronique sur la communauté artistique et politique autour de l’Association for the Advancment of Creative Musicians (AACM), une association très importante de la culture afro-américaine, qui a entre autres vu naitre de nombreux artistes et musiciens parmi lesquels le célèbre Art Ensemble of Chicago d’Albert Ayler, ou encore le très célèbre free-jazzman Anthony Braxton. Le film montre qu’une part majeure des formes esthétique du XXème siècle, en particulier dans la musique, est issue d’une culture héritée de la créolisation et l’Afrique. Il évoque aussi la difficulté de faire reconnaître cette culture parmi les esthétiques contemporaines émergentes du fait de la ségrégation raciale, mais aussi au communautarisme des milieux afro-américains dont Georges Lewis fait également la critique. Il évoque donc une certaine forme d’ambivalence à laquelle fait écho le double portrait photographique en négatif-positif de John Hilliard qui sera présenté au même moment dans le foyer.

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